TROMPÉS

DANS LA SERRE CHAUDE

TROISIÈME ÉDITION

Résistez les fausses solutions aux changements climatiques

Énergie Nucléaire

Les compagnies d’énergies sales veulent que les gens croient que l’énergie nucléaire est nécessaire pour réduire les gaz à effet de serre et éviter la crise climatique. Ceci est dénué de tout fondement. L’énergie nucléaire n’est pas une solution climatique : c’est trop sale, trop dangereux, trop dispendieux et trop lent. Chaque étape de sa production est trempée dans l’injustice sociale et les violations des droits de la personne. La chaine du combustible à l’uranium et les désastres nucléaires rendent encore pires les dangers des changements climatiques et l’industrie nucléaire bloque activement l’énergie renouvelable et les autres solutions pour en finir avec les combustibles fossiles. L’uranium et les combustibles fossiles doivent demeurer dans le sol. Nous pouvons et devons éliminer l’énergie nucléaire, y compris les combustibles fossiles afin de réparer les injustices environnementales et protéger les générations futures.

TROP SALE – LA CHAINE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE

Les réacteurs nucléaires font de l’électricité en faisant bouillir de l’eau, tout comme les centrales au charbon, au gaz et à la biomasse. Mais au lieu d’utiliser la combustion qui consomme des combustibles en les brûlant, les réacteurs nucléaires relâchent de l’énergie subatomique en fractionnant les atomes d’uranium par une réaction en chaine (une fission nucléaire). Cela génère d’immenses montants de chaleur, assez pour fondre le combustible (une fusion du cœur du réacteur nucléaire), endommageant le réacteur et émettant ainsi de gros montants de radiation. C’est la façon la plus compliquée et la plus dangereuse jamais inventée de bouillir de l’eau.

Le combustible pour l’énergie nucléaire dépend d’une longue chaine d’extraction, de transformation, d’enrichissement et de génération de vastes montants de déchets radioactifs et toxiques. Cela contamine l’air, la terre et l’eau, augmentant les dangers aux écosystèmes et aux sources essentielles de la vie et du bien-être. La chaine du combustible nucléaire affecte tous les pays autour du monde, de la Namibie à la Russie, du Japon au Brésil, de l’Australie au Canada. Cela pourrait s’étendre jusqu’aux terres autochtones au Groenland, là où l’industrie tente de faire l’extraction de l’uranium.

La chaine de ce combustible commence par l’extraction et le traitement de l’uranium, pour ensuite l’enrichir afin d’augmenter la concentration d’uranium-235 (le principal isotope pour la fission). L’extraction et le traitement produisent d’immenses montants de déchets radioactifs. Avant qu’une seule livre de combustible puisse aller dans un réacteur, elle a produit plus de 3 500 fois autant de déchets radioactifs de longue durée déposés dans les mines et les usines à l’air libre, soient en piles ou dans des étangs.64 L’uranium est également extrait par un processus chimique, la lixiviation d’uranium sur place (LUP). Ce processus produit moins de déchets solides, mais cela pollue l’eau souterraine d’une manière directe et irréversible.

Aux États-Unis, il y a plus de 15 000 mines d’uranium abandonnées, surtout les terres autochtones à l’ouest de la rivière Mississippi.65 Ces sites contaminent l’air, la terre et l’eau potable, causant des épidémies de cancer et autres maladies parmi les peuples autochtones. Les usines d’enrichissement de l’uranium et de fabrication du combustible au Nouveau-Mexique, en Caroline du Nord, en Ohio, en Oklahoma, en Caroline du Sud et autres endroits sont surtout situées dans des communautés de personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC), et elles de longs antécédents de fuites et de déversements.

TROP DANGEREUX

Tant et aussi longtemps que nous dépendons de l’énergie nucleaire, des désastres nucléaires comme Chernobyl et Fukushima vont continuer à se produire. Et pourtant, la probabilité de fusion de réacteurs augmente à cause de la montée du niveau de la mer, l’augmentation des tempêtes violentes et des événements météorologiques extrêmes, ainsi que le réchauffement des températures de l’eau. De plus, les réacteurs autour du monde deviennent de plus en plus dangereux à cause de leur âge et de la dégradation de leurs composantes majeures et de leurs structures. Deux tiers des réacteurs dans le monde ont plus de 30 ans ; 20 % ont plus de 40 ans, donc plus longtemps que leur fonctionnement prévu.66

Le désastre Dai-Ichi à Fukushima a laissé l’une des meilleures régions agricoles et de pêche du Japon contaminée et des dixaines de milliers de personnes ne peuvent jamais retourner à leurs domiciles. Il est prévu que le « nettoyage » du site du réacteur va prendre jusqu’à 60 ans et coûter jusqu’à 750 milliards de dollars américains.67, 68, 69

Le plus gros désastre radioactif en Amérique du Nord eu lieu en 1979 dans la nation Navajo. Un barrage de résidus miniers à Church Rock, au Nouveau-Mexique, a éclaté, déversant plus de 90

millions de gallons de résidus d’uranium, inondant les pâturages avoisinants et s’écoulant sur plus de 80 milles (128 km) dans la rivière Puerco.70 Les déchets radioactifs et toxiques ne furent jamais nettoyés. Les communauté affectées, y compris Red Water Pond Road, ont subis la contamination et la dislocation, en dépit de décennies de combat pour le nettoyage et les réparations.

TROP DISPENDIEUSE, TROP LENTE

L’énergie nucléaire s’est montrée trop lente et dispendieuse pour résoudre les changements climatiques. La construction des centrales nucléaires dépasse presque toujours leur budget et ça prend en moyenne au moins de 10 à 15 ans, si et quand elles sont effectivement complétées.71 Plus de la moitié de tous les réacteurs jamais proposés aux États-Unis furent annulés et le taux d’échec est beaucoup plus élevé durant la dernière décennie.72 Les services publics dans presque tous les pays ont subis des dépassements de coûts et de mauvaises dettes lorsqu’ils bâtissaient des réacteurs durant les années 1980. Cela a pratiquement interrompu la construction de nouveaux réacteurs durant les années 1990.73 Afin de rester pertinente en relation à la crise climatique, l’industrie à déclaré une « renaissance nucléaire » en 2005, avec une nouvelle génération de conception de réacteurs qui étaient supposés être plus sécuritaires, plus rapides et plus abordables à construire. Au lieu de ça, en 2018, la flambée des coûts et les délais ont mené à l’annulation de la plupart des projets à l’extérieur de la Chine. Certaines des plus grosses sociétés nucléaires au monde ont fait faillite, y compris Westinghouse et Areva. Les deux seuls réacteurs construits aux États-Unis (Vogtle 3 et 4 en Géorgie) dépassent leur budget de 14 milliards de dollars américains et sont cinq ans en retard.74 Si les services publics en Géorgie avait, au lieu de ça, investi dans l’efficacité et dans les énergies renouvelables, leurs clients auraient des factures d’électricité réduites et l’état aurait réduit ses combustibles fossiles bien plus que les réacteurs n’auraient pu jamais le faire.75

Désastre Dai-Ichi en 2011, Fukushima, Japon

ÉMISSIONS DES RÉACTEURS ET DÉCHETS RADIOACTIFS

Les déchets radioactifs sont, d’eux-mêmes, une autre crise environnementale mondiale, mettant en danger l’eau et la santé. Les 80 000 tonnes de combustible irradié dans les réacteurs américains

contiennent assez de radioactivité pour rendre chaque goutte d’eau potable sur Terre trop dangereuse à consommer.76 Cela représente seulement 25 % du total mondial et n’inclut pas les

immenses volumes de déchets de roche d’uranium et de résidus de traitement d’uranium, d’uranium appauvri, et de déchets radioactifs de « faible activité ».77 Il n’existe toujours pas encore de « solution » pour les déchets, qui peuvent rester dangereux pour plus d’un million d’années.78 Il s’agit d’un fardeau injuste pour les générations futures, un danger que nous n’avons aucun droit d’imposer à l’écologie et à la santé. De plus, les réacteurs rejettent des déchets radioactifs dans l’air et dans l’eau comme partie normale de leur fonctionnement. Ces rejets routiniers, de concert avec les fuites et les déversements, contaminent les communautés environnantes, la plupart desquelles sont à faibles revenus et rurales, ce qui mène à un nombre incalculable de cancers, d’anomalies congénitales et d’autres maladies.

L’ÉNERGIE NUCLÉAIRE EMPIRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Bien que les réacteurs ne rejettent pas beaucoup de dioxyde de carbone en générant de l’électricité, l’énergie nucléaire produit un montant important de gaz à effet de serre, soit plusieurs fois de plus que l’éolien et le solaire. L’extraction minière, le traitement et l’enrichissement de l’uranium sont très énergivores, résultant en d’importantes émissions de gaz à effet de serre. La construction des réacteurs implique une immense dette de carbone, à cause du béton et de l’acier utilisés dans leur construction. Un projet de centrale nucléaire à moitié terminé dans la Caroline du Sud fut annulé en 2017 quand son coût à doublé à 25 milliards de dollars américains. Le projet avait déjà généré autant de béton et d’acier que la construction d’un stade de fooball professionnel.79 Même après la fermeture d’un réacteur, le déclassement, le transport et le stockage de gros volumes de déchets nucléaires va générer des gaz à effet de serre pendant au moins de 10 à 20 ans.80

ÉNERGIE NUCLÉAIRE = ARMES NUCLÉAIRES

Tant et aussi longtemps que nous aurons de l’énergie nucléaire, nous ferons face au danger de guerre nucléaire. L’enrichissement de l’uranium pour des armes nucléaires utilise les mêmes technologies nécessaires pour fabriquer des ogives pour les armes nucléaires et il génère de 7 à 8

fois plus d’uranium appauvri (plus faible en U-235) que l’uranium enrichi pour le combustible.81 Parailleurs, l’armée américaine a fait de l’uranium appauvri un agent de guerre, l’utilisant pour produire des balles pour les avions de chasse, les obus de char et le blindage des chars. L’utilisation de l’uranium appauvri a contaminé la terre, l’air et l’eau à Puerto Rico, en Iraq, en Afghanistan et dans d’autres régions où les États-Unis se sont engagés dans des campagnes militaires et l’essai des munitions. Parce que l’uranium est également un métal lourd, cela mène à de multiples effets de santé sévères à long terme quand il est respiré ou avalé

Beyond Nuclear: beyondnuclear.org

Don’t Nuke the Climate: dont-nuke-the-climate.org

Nuclear Information and Resource Service: nirs.org

WISE-International: wiseinternational.org

WISE-Uranium: wise-uranium.org  

World Nuclear Industry Status Report: worldnuclearreport.org

[64]         WISE Uranium Project. (2015, January 27). Nuclear fuel material balance calculator. http://wise-uranium.org/nfcm.html; Calculated on March 14, 2021 using default calculator settings, with the following alterations to reflect the US industry and uranium supply: Ore Grade = 1.51%; Enrichment Product Assay = 4.3%

[65]         U.S. Environmental Protection Agency. (2021). Uranium mines. Retrieved March 14, 2021, from https://abandonedmines.gov/about_uranium_mines

[66]         Schneider, M., Froggat, A., et al. (2020, September). World Nuclear Industry Status Report 2020 (p. 54). Paris. https://worldnuclearreport.org/-World-Nuclear-Industry-Status-Report-2020-.html

[67]         Gale, A. (2021, March 11). Fukushima nuclear cleanup is just beginning a decade after disaster: Decommissioning target of 2051 in doubt because of difficulties removing molten reactor fuel. Wall Street Journal. https://wsj.com/articles/fukushima-nuclear-cleanup-is-just-beginning-a-decade-after-disaster-11615458603

[68]         Muramatsu, S., & Kazunari, H. (2018, March 11). Seven years on, no end in sight for Fukushima’s long recovery: Japan faces myriad challenges to decommissioning and decontamination. Nikkei Asia. https://asia.nikkei.com/Economy/Seven-years-on-no-end-in-sight-for-Fukushima-s-long-recovery

[69]         Kobayashi, T. (2019, March 7). Accident cleanup costs rising to 35-80 trillion yen in 40 years: Considering the postponing of decommissioning with ‘Confinement managing’ scenario as a possible option. Urgent need for measures to manage contaminated water. Japan Center for Economic Research. https://jcer.or.jp/jcer_download_log.php?f=eyJwb3N0X2lkIjo0OTY2MSwiZmlsZV9wb3N0X2lkIjo0OTY2Mn0=&post_id=49661&file_post_id=49662

[70]         Southwest Rese.arch and Information Center. (2009). Church Rock spill: 30 years later. Voices from the Earth (p. 6). Retrieved on March 14, 2021. http://sric.org/voices/2009/v10n3/index.php

[71]         Schneider, M., Froggat A., et al. (2020, September). World nuclear industry status report 2020 (p. 51). Paris, London. https://worldnuclearreport.org/-World-Nuclear-Industry-Status-Report-2020-.html

[72]         Schneider, M.  Froggat, A., et al. (2017, September). World nuclear industry status report 2017 (p. 103). Paris. https://worldnuclearreport.org/The-World-Nuclear-Industry-Status-Report-2017-HTML.html

[73]         Schneider, M. Froggat, A., et al. (2015, July). World nuclear industry status report 2015 (p. 55). Paris. https://worldnuclearreport.org/-World-Nuclear-Industry-Status-Report-2015-.html

[74]         Hsu, J. (2021, March 9). Nuclear power looks to regain its footing 10 years after Fukushima. Scientific American.  https://scientificamerican.com/article/nuclear-power-looks-to-regain-its-footing-10-years-after-fukushima/

[75]         Judson, T. (2018, November). Nuclear power and climate action: An assessment for the future. Rosa Luxemburg Stiftung-NYC. New York. https://rosalux.nyc/wp-content/uploads/2020/11/RLS-NYC_Nuclear_Power_Climate_Action.pdf

[76]         Nuclear Information and Resource Service. (2021, March). Irradiated nuclear fuel: Scale of danger to drinking water. https://nirs.org/wp-content/uploads/2021/03/Water-Contamination-Potential-Irradiated-Nuclear-Fuel.pdf

[77]         Besnard, M., et al. (2019, November). The world nuclear waste report – Focus Europe. Heinrich Boell Stiftung. Berlin. https://worldnuclearwastereport.org/

[78]         Ibid.

[79]         Judson, T. (2018, November). Nuclear power and climate action: An assessment for the future. Rosa Luxemburg Stiftung-NYC. https://rosalux.nyc/wp-content/uploads/2020/11/RLS-NYC_Nuclear_Power_Climate_Action.pdf

[80]         Besnard, M., et al. (2019, November). The world nuclear waste report – Focus Europe. Heinrich Boell Stiftung. Berlin. https://worldnuclearwastereport.org/

[81]         WISE Uranium Project. (2015, January 27). Nuclear fuel material balance calculator. http://wise-uranium.org/nfcm.html; Calculated on March 14, 2021 using default calculator settings, with the following alterations to reflect the US industry and uranium supply: Ore Grade = 1.51%; Enrichment Product Assay = 4.3%